Il y a la fenêtre qui
source de lumière
ouverture sur les feuilles
attire les regards
peut-être
ou peut-être
qu’il s’agit d’autres choses
les cheveux
par exemple
de Natasha ou de Sara
le parfum d’Élisa
la chemise de l’enseignant
cette chemise noire
dont la texture rappelle celle de l’univers de Poe
une texture…
La mort symbolise l’irrémédiable
le temps qui passe
les connexions cérébrales qui poussent à la folie
Et quoi encore?
Poe m’emmerde, m’emmerde, m’emmerde
C’est quoi cette langue pompeuse
sombre aux odeurs de vieux gin et de masques en sueur
Peut-être qu’il s’agit d’autres choses
Une rupture
Une indigestion
Un relent de désespoir naissant
À 16 ans
Sans aucun sens de l’organisation on fait quoi avec nos bras démesurés
nos petits seins
nos petites poires émergentes
soucis soucis soucis
sans cesse ressassés
houle de dégorgements de nausées de reflux de marées de Tsunamis d’ouragans d’éruptions
à braise de peau
irradiant dans la classe
sous le bureau
dans le pantalon
à la vue des feuilles si rouges
si resplendissantes
si mouillées
ces feuilles-cheveux rouges de la fille d’en face
qui se penchent non vers moi
mais vers l’avant
qui se penche avec un penchant langoureux
dans la nuque
avec un mouvement fluide de feuilles prises dans le vent
la rougeur de ses cheveux
de son sang
j’aimerais m’ouvrir les veines
lui ouvrir les veines
lentement
pour la voir crier
geindre
trembler sous mon emprise
je dois finir mon texte avant la cloche
peut-être l’insérer
cette fille
comme personnage
Natasha rouge éprise du mouvement même de son crayon rouge rouge
J’irradie à l’idée d’écrire sur elle sous elle en elle
de conjuguer le verbe rouge à l’infinitif
de son nom
Me concentrer
Il faut écrire
Mais ces feuilles si rouges
M’empêchent de me concentrer
Sur toi
Natasha
1 commentaire:
Merveilleux rouge. Je la vois dans les feuilles.
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