La plateforme, l’hymen de sa main, la plate-main et l’hypertrophie de plates-bandes dans le plat presque immobile, réduit à néant, il s’envenime, il quoi, non ce n’est pas ça, comment une chose peut-elle s’envenimer et quoi, le dimanche, écrire seulement le dimanche, être pris pour écrire seulement le dimanche, réduit à cet état de dilettantisme, surveiller le surnombre d’adjectifs, feindre le désir, jouer avec les apparences, virgule, non deux point, je ne sais plus, cette citation de Burroughs sur le matador qui ne rentre pas dans l’arène, qui reste dans la foule, qui se cache derrière la foule, qui ne regarde pas le taureau en face, qui, au lieu, fait des passe-passe en sécurité derrière la palissade, un écrivain matamore qui fait des trucs plutôt que de se mouiller, de plonger dans le vide, sous le regard des autres, sous les projecteurs aveuglé, dans le cirque, un artiste de la faim, un trapéziste, un quoi, quelqu’un qui apprend à mourir de faim pour voir la mort en face au lieu de l’éviter, de la laisser passer, de la surpasser quoi, quoi, qu’est-ce que je dis, il faudrait citer une source, citer un grand auteur, me défaire de ce manuscrit à la con, d’une idée de publication, je me bat à tous les jours contre le désir de mourir par l’intermédiaire de la publication, qu’est-ce que c’est la publication?
5 décembre 2008
Éraflures
15 novembre 2008
Explosé oral 2 : Beaucoup de bruit pour rien
Beaucoup de bruit pour rien.
Beaucoup de bruit bruit bruit bruit bruit bruit bruit brui brui bru bru bru bru bru bru bru bru bru bru bru brrrrrrrrrrrrrrbr brrrrrr br brrrrr
Pour rien.
Des journées entières pour rien dans le bruit beaucoup.
Beaucoup passé des jours dans le bruit ces dernières années.
Bruit : idées apparues disparues perdues confondues.
Bruit : ciment du chaos.
Bruit : idées avortées.
Bruit : coquilles vides.
Bruit : La peau du serpent sans le serpent cette masse craquelante difforme putride dans les jambes stupéfiante follement pute dans son attiroir des yeux au milieu du désert de la pensée.
Bruit : Anesthésie de la création.
Bruit : Orgueil des technocrates.
Ce sont des vitesses infinies qui se confondent avec l’immobilité du néant incolore et silencieux qu’elles parcourent, sans nature ni pensée.
Les classes de français, de mathématique, les classe de rhétorique, les classes moyennes, les classes primaires, les classes riches, surtout, dans les cocktails, par exemple, les classes de Marx, mais les classes de choses aussi, choses qui classe tout pour ne pas avoir peur de la classe ouvrière, de la classe crasseuse de bas étage qui ne classe rien, qui claque dans son coin les portes calleuses comme ses mains, c’est une affaire classée, c’est classe! de savoir classer ses livres en ordre alphabétique, ou par auteurs, ou par nationalité, ou par planétarisation rigoureuse, classifiée tendance du jour inaltérable jusqu’à la fin des temps, classe mondaine d’intellectuels attitrée au classement des œuvres classiques dans la classe chef-d’œuvre du moment de l’instant pris dans la classe des idées apparues disparues perdues confondues, les chefs-d’œuvre austères et méditatifs à 4 étoiles du moment de la grâce qui passe et se déclasse la semaine suivante pour se retrouver sur les bancs de classe où les élèves assoiffés de bruit les classeront dans la catégorie pédagogique qui leur reviennent : la classe des livres obligatoires, lus dans le bruit dans la classe de la torpeur, de la tension et de la frénésie : la sinistre musique des classes d’aujourd’hui : cet art du confectionnement brut et radical de la construction en équipe, du bruit très tendance, très positif, très joyeux, très doux comme le papier cul de plus en plus velouté, pour la merde il faut du velours, du doux pour la merde, des pinottes qui dépassent, microcosme bien senti de la petite papauté de jeunes dont les classes ne sont plus à faire, c’est une affaire classée, oui, classée! Jeunesse! sortez vos papiers! Culs! sortez vos mouchoirs!Mouchons-nous dans la grammaire simplifiée, dans la classe des nouveaux élèves entreprenants prêts pour la société, cette belle classe de gagnants prête à classifier à classiquifier comme nos grands intellos classent les œuvres, ils vont classer des bouteilles et des produits pour les cheveux revitalisants avec une odeur de thé et de concombre, c’est la classe stellaire, la classe de l’avenir, la classe obamisée à la démocratie, la classe esclave du pouvoir noirci à la chaux, la classe visionnaire qui réduit ses émissions de pensée par amour de la terre, de la vie, de la liberté! Oui! Cette grande classe aimante et amoureuse des temps forts de l’humanité post-classe, post-politique, cette classe apolitique où tout le monde a le droit de s’exprimer de dire ce qu’il pense de l’autre, de fusiller l’autre, de surgir dans la classe de l’autre, dans les classes fusil à la main, dans les cafétérias, dans les yeux des élèves terrifiés par la métaphore de cette classe qui rampe en eux pétaradant pow pow partout autour de lui ce qui parle ce qui pow ce qui classe ce qui bruit bruit bruit bruit brui bruit bru bru bru bru bru brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr
Brr
Brrr brrrrrrrrrr (fait la mitraillette avant le)
Noir.