29 octobre 2006

Afrinizir II

Le Macaque rôde et plonge ses longs doigts dans la crinière de lionne de la lionne en cavale et la lionne, elle, fugace et élastique, fait tournoyer ses yeux bleus dans les yeux du grand singe qui, d'un coup, s'agrippe à son dos et plonge sa tête dans son poil d'herbes hautes et sacristoche que ça fouette au vent et sous le vent, ça martèle tout le long de l'échine du Macaque: les rebonds sont ronds, le cou se désampare et l'altitude, l'altitude n'est plus la simple élévation d'un point, c'est une prise de position vertigineuse et sans compromis. Du haut de cette bête à poil, le Macaque voit les choses avec perspective: les arbres et les herbes sont un même matériau, celles-ci se fondant à ceux-là et parachevant une danse rectiligne à perte de vue. Il n'y a, lionne, plus de temps perché sur ton dos et cabré dans le désespoir d'un assaut de rhinocéros et d'hémistiche. Mon amie, ma soeur, songe à la douleur de rester vivre ici, alors que les râlements d'hippopotame et que les heures suspendus aux ailes de flamants roses coexistent sur d'autres continents. Le Macaque sent le crépitement, la brûlure vive dans la poitrine de la lionne et il sent aussi l'énergie qu'elle met à contenir ses élans. Sans se contenir, il songe, comme une explosion nous lançant son bonjour, aux apparitions de soleils à la lueur bleu du petit matin quand, au loin, les silhouettes noires dansent encore et que leur salut passe par le martèlement des pieds, poussière rouge où cavale la lionne sous son Macaque. Ces pieds donc, d'arbres rugueux et de chocolat mauve, explorant les zones d'intimité avec le sol, ses cavités, ses remous, ses textures, plateaux millénaires, surfaces tant et tant de fois repliées sur et sous et en elles-mêmes, comme les boucles de ta tignasse, chère lionne, chère lionne, chère lionne... Quel macaque à oreille de lapin je fais! moi qui suis tout déplèjneige et matracolique loin des saveurs de musc de tes interstices - il n'y a rien qui tient, désintégration accélérée de mes privilèges de naissance et des murs qui soutiennent mon regard - fleuve neige, amor de terre, crac belette aux mains d'orfèvre et quoi et qui sans queue ni quête, longeant l'arête aquilin du désespoir et la brume de cerise et les doigts de fer du maghrébin dans ses baboushs aux lueurs de crépitement d'amandes! Ma lionne! Ma toute implorée du par ici et du viens avec moi, Afrinizir! Afrinizir! Je te cherche! Mais tu es crainte et épuisement à l'autre bout des lignes, à l'aurore où va t-elle, tu es tout ça et la cavalcade et mon incapacité à dire les choses plus simplement. Tu es la petite roche où le soleil se résorbe dans la paume de ma main.

27 octobre 2006

Afrinizir

J’ai la douceur sèche de la peau de serpent et des carapaces de tortue sur la langue. Mon Afrinizir, ma bleue-sang, ma très violente intrusion de tendresse dans les interstices où ça sille. Je te cherche... Et c’est les yeux fermés que tu montes en moi. Afrinizir ! La brûlure dans tes rires : zébrée de douleurs revampées. Ta silhouette, au coucher, comme un appel au loin dans la savane de touffes de feu et de girafes. Là où tu es, c’est du sable qui me glisse entre les mains. Comment remonter jusqu’à toi, les yeux fermés ? En moi, c’est l’attente d’un appel renouvelé que tu fomentes. Et la cuisson, lente, braises de lune du désert, m’assoiffe, m’affole, Macaque perdu dans tes yeux brume-bleue.

eciralC

Il reste encore moins de temps pour v-écrire et pour mériter l'introït, qu'il soit aigu ou tout en sourdine à l'orée des mystères ravageurs de son hymen. Clarice, Clarice, ton nom, pur délice, s'effiloche et s'embrume à l'embouchure de la langue. C'est que je ne sais plus du tout par où te prendre... Tes métamorphoses: moults mélanges volages, subtils me rappellent, jadis, les cerisiers rosoyant les rues de Tokyo. Clarice, tu es marées de lettres solitaires repliées en elles-mêmes se coudoyant à la surface. Et tes reflets, néons, glacés, figés aboutissent, suite à une cascade de plis et de spirales, au point focal incontournable des horizons perdus, là où les droites se croisent et où les courbes, enchevêtrées, se retrouvent en cavalcades folles : ce sont tes lettres dépistées, dévidées, décomposées, C-l-a-r-i-c-e. Et la rumeur veut que tu puisses, au bout du texte des textes, y lire, comme dans la surface de cristal d'un gratte-ciel, l'envers des choses et leur profondeur retrouvée : e-c-i-r-a-l-C. Voici en toutes lettres ton portugais réinventé : eciralc: cirlac, laceric, cliracé. Petite musique sensuelle pour le clinquant refuge des sons s'entrechoquant dans le tympan. Ton nom comme des gouttes d'eau sur mon iris : Eciralc - te voilà déjà grande avec ce E qui te va à ravir et qui fait siffler les consonnes, ce premier «c» comme vision incendiaire et ces cernes que tu fais dans mes yeux d'eau s'élancent sans cesse sur ce deuxième «c», sec et coriace, lui, et qui vient à la fois clore et ouvrir en boucle aux dépisteurs, la saveur de ton nom. Clarice, c'est du sel sur la langue, des algues qui refont surface et qui aiment et qui rôdent sur la crête de tes sons de cristal. On pourrait écrire des clairières et des flaques d'eau clariciennes et s'y perdre et s'y fondre sans pour autant perdre le sens de ton nom, car tu es Une, et au-delà de toutes ses métamorphoses, tu es notre délicieuse coquerelle: Clarice.

LKM: Clarice après la fuite

superk et sa suite ecclétique, qui a entraîné Jack et Nina dans le train de nuit qui rugit à l'aube des loups esseulés.

Louvain la neuve: Introit pour Clarice

Louvain la neuve: Introit pour Clarice