5 mars 2010
Sur l'autre route
Je te vois tu te déclines, tu te déposes et te sédimentes aux marais féconds des ralentissements bruts. Embué d’aubes télégraphiques, tu diriges tes yeux-torpilles vers l’arc invisible des ponts successifs. Te moquant des vertiges, tu déplies les écorces convergentes d’un horizon à quatre voies, tu bifurques là où les terrains vagues s’écartent et s’altèrent, là où les haltes savonneuses t’épurent des villes perpétuelles.
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Je te vois, les grands pylônes intermittents s’abreuvent de tes nuées humides et leurs arêtes tracent des nappes flottantes dans la pâleur vive des aubes dissoutes. Te voilà maintenant dans la campagne rageuse, loin des immeubles rampants, des crevasses d’attentes, des lampadaires aveugles de chaux vives, loin du cri étroit des boulevards abstraits, loin des fièvres rotatives et des vertèbres contradictoires.
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Je te vois, tu dévales la plaine et absorbe les fumées bleues d’un instant d’argile. Tu traverses enfin la façade vitrée des très-grandes-vitesses, là où les reflets verrouillent le sens dans le mystère répété de tes décélérations exponentielles.
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2 commentaires:
Vraiment un beau dérapage contrôlé sur l'autre route. Celui entre nos deux espaces et celui directement sous mes yeux qui flambe avec des lignes électriques.
Merci pour l'offre.
À refaire n'importe quand chère avatar.
Musical et organique... (ça m'plaît!)
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