15 novembre 2008

Explosé oral 2 : Beaucoup de bruit pour rien

Beaucoup de bruit pour rien.

Beaucoup de bruit bruit bruit bruit bruit bruit bruit brui brui bru bru bru bru bru bru bru bru bru bru bru brrrrrrrrrrrrrrbr brrrrrr br brrrrr

Pour rien.

Des journées entières pour rien dans le bruit beaucoup.

Beaucoup passé des jours dans le bruit ces dernières années.

Bruit : idées apparues disparues perdues confondues.

Bruit : ciment du chaos.

Bruit : idées avortées.

Bruit : coquilles vides.

Bruit : La peau du serpent sans le serpent cette masse craquelante difforme putride dans les jambes stupéfiante follement pute dans son attiroir des yeux au milieu du désert de la pensée.

Bruit : Anesthésie de la création.

Bruit : Orgueil des technocrates.

Ce sont des vitesses infinies qui se confondent avec l’immobilité du néant incolore et silencieux qu’elles parcourent, sans nature ni pensée.

Ce sont des classes.

Les classes de français, de mathématique, les classe de rhétorique, les classes moyennes, les classes primaires, les classes riches, surtout, dans les cocktails, par exemple, les classes de Marx, mais les classes de choses aussi, choses qui classe tout pour ne pas avoir peur de la classe ouvrière, de la classe crasseuse de bas étage qui ne classe rien, qui claque dans son coin les portes calleuses comme ses mains, c’est une affaire classée, c’est classe! de savoir classer ses livres en ordre alphabétique, ou par auteurs, ou par nationalité, ou par planétarisation rigoureuse, classifiée tendance du jour inaltérable jusqu’à la fin des temps, classe mondaine d’intellectuels attitrée au classement des œuvres classiques dans la classe chef-d’œuvre du moment de l’instant pris dans la classe des idées apparues disparues perdues confondues, les chefs-d’œuvre austères et méditatifs à 4 étoiles du moment de la grâce qui passe et se déclasse la semaine suivante pour se retrouver sur les bancs de classe où les élèves assoiffés de bruit les classeront dans la catégorie pédagogique qui leur reviennent : la classe des livres obligatoires, lus dans le bruit dans la classe de la torpeur, de la tension et de la frénésie : la sinistre musique des classes d’aujourd’hui : cet art du confectionnement brut et radical de la construction en équipe, du bruit très tendance, très positif, très joyeux, très doux comme le papier cul de plus en plus velouté, pour la merde il faut du velours, du doux pour la merde, des pinottes qui dépassent, microcosme bien senti de la petite papauté de jeunes dont les classes ne sont plus à faire, c’est une affaire classée, oui, classée! Jeunesse! sortez vos papiers! Culs! sortez vos mouchoirs!Mouchons-nous dans la grammaire simplifiée, dans la classe des nouveaux élèves entreprenants prêts pour la société, cette belle classe de gagnants prête à classifier à classiquifier comme nos grands intellos classent les œuvres, ils vont classer des bouteilles et des produits pour les cheveux revitalisants avec une odeur de thé et de concombre, c’est la classe stellaire, la classe de l’avenir, la classe obamisée à la démocratie, la classe esclave du pouvoir noirci à la chaux, la classe visionnaire qui réduit ses émissions de pensée par amour de la terre, de la vie, de la liberté! Oui! Cette grande classe aimante et amoureuse des temps forts de l’humanité post-classe, post-politique, cette classe apolitique où tout le monde a le droit de s’exprimer de dire ce qu’il pense de l’autre, de fusiller l’autre, de surgir dans la classe de l’autre, dans les classes fusil à la main, dans les cafétérias, dans les yeux des élèves terrifiés par la métaphore de cette classe qui rampe en eux pétaradant pow pow partout autour de lui ce qui parle ce qui pow ce qui classe ce qui bruit bruit bruit bruit brui bruit bru bru bru bru bru brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

Brr

Brrr brrrrrrrrrr (fait la mitraillette avant le)

Noir.

Explosé oral 1 : Leçons de grammairophonie

Autre que la lumière qui s’infiltre par les fenêtres il y a la lumière suffocante des esprits palpable trouble étriquée qui diffuse tente de se faufiler jusqu’à moi derrière le bureau des profs que je n’aime pas être en temps de grisaille au mois d’octobre et le reste tout le reste le reste infini des mois de l’année. Je n’aime pas DEVOIR Re serrer les rangs imposer les règles le silence la politesse le respect froncé des sourcils des sursis non pas ça pas de sursis les sourcils froncés oui FRONCER LES SOURCILS que je trouve peut-être plutôt long peut-être en ces temps de gris zailllle longs palpables troubles étriqués qui diffusent une sorte peut-être de lumière toute simple une lu-mi-ère sssssu-fffffo-caaan-te à l’image des écervelés de service du des rats de service de des moutons gras de la pédo-philie philo-folie péda-philie-sophie douce la douce très douce approche constructiviste issue du cul de la violence cotonelle du laxatif législatif. Car à l’encontre peut-être de ces jeunes écervelés les cerfs-volants du pouvoir flottent peut-être un peu plus près du soleil un peu peut-être trop près un peu brûlant les neurones trop près du feu de la lumière suffocante du roi-soleil gouvernant les cerf-volant écervelés dans les classes. Nos jeunes ne savent plus écrire! Ils ne savent plus voler! Ils clavardent! Le clavardage qu’est-ce que ça pollue l’air ambiant ennuageant par le fait même l’accès au saint siège des cieux enflammés du peut-être trop bon soleil cet orifice du savoir où tout s’évapore par magnétisme et fait des écervelés une donnée de plus dans l’effet de serre volé par la couche d’eau zone 3 un plus x y z à la puissance trois moins l’auxiliaire de ton nom de classe n’oublie pas non plus d’écrire ton nom en haut à droite peut-être que mon cerveau s’emballe un peu trop peut-être je ne sais plus je suis le miroir mouvant de ces écerf-volant.